levé à l'école militaire d'Auxerre Chaussures Nike Air Max 90 Femme F10 Rose Blanc que dirigeait l'ordre boutique nike pas cher savant et éclairé auquel la France doit une partie de sa gloire littéraire , sans fortune et sans ambition, passionné de bonne heure pour les mathématiques, plein de reconnaissance pour les ma?tres qui avaient formé son enfance et lui montraient parmi eux un avenir indépendant chaussures homme taille 38 et tranquille, peu s'en fallut que M. Fourier ne se fit aussi Bénédictin ; et sans les événements qui survinrent, très probablement sa paisible destinée se serait écoulée dans une modeste cellule, il n'e?t jamais eu d'autre théatre que l'école de sa ville natale, et ses courses dans le monde seraient bornées à quelques voyages d'Auxerre à Paris pour communiquer à l'Académie des sciences des mémoires d'algèbre. Mais la révolution fran?aise en décida autrement, et renversa tout le plan de sa vie. M. Fourier salua la révolution avec espérance ; il l'embrassa avec amour, lorsqu'elle était noble et pure ; et quand plus tard, condamnée, pour se défendre, à une dévorante énergie, elle devint coupable et malheureuse, il ne crut pas devoir l'abandonner dans ses mauvais jours, et il la servit encore, non pas dans ses fautes, mais dans ses périls : il a l'honneur de l'avoir traversée sans tache et de ne l'avoir jamais trahie. Son patriotisme lui fit accepter d'honorables fonctions que sa probité courageuse tourna bient?t contre lui même ; et, dénoncé, emprisonné, condamné à mort, le jeune géomètre eut bien de la peine à échapper au sort de Lavoisier. La tempête un peu apaisée, nous le retrouvons sur les bancs de l'cole normale et dans la chaire de l'cole polytechnique. Sa première et studieuse carrière semblait se rouvrir pour lui. C'était encore une illusion. Un autre géomètre, un peu plus ambitieux, le vainqueur d'Arcole, sentant que son heure n'était pas venue en France et qu'il manquait un homme à l'Orient, entreprit de lui donner cet homme, de recommencer le r?le d'Alexandre en attendant celui de César, et de réaliser les vues de Leibnitz sur l'gypte. Il ne s'agissait pas seulement de soumettre cette belle contrée à la domination fran?aise ; il fallait la conquérir à la civilisation de l'Europe. Le membre de l'Institut, général en chef de l'armée d'gypte, fit donc appel à la science, et la science s'élan?a à sa voix, aussi aventureuse et aussi confiante que l'armée. Voilà M. Fourier enlevé de nouveau à ses études chéries. Qui ne sait les prodiges de l'expédition d'gypte ? Le Kaire à peine soumis, l'Institut d'gypte fut fondé sur le modèle de l'Institut de France. M. Fourier en était le secrétaire perpétuel. Son esprit vaste et flexible embrassait et animait tous les travaux. Là il s'entretenait d'analyse avec Monge, de géodésie et de mécanique avec Andréossy et Girard, de physique et de chimie avec Malus et Berthollet ; ou bien il discutait avec Denon et les antiquaires improvisés de l'expédition l'age obscur des mystérieux édifices de Dendérah et d'Esné, qu'ils avaient visités ensemble. Mais ces nobles loisirs s'évanouirent bient?t. Le général Bonaparte vit son étoile palir à Saint Jean d'Acre et repasser d'Orient en Europe ; il la suivit. Les circonstances rengagèrent une seconde fois M. Fourier dans les affaires. Kléber lui donna toute sa confiance, et le secrétaire de l'Institut devint à la fois le ministre de la justice, le ministre de l'intérieur et quelquefois même le ministre des relations extérieures de l'gypte fran?aise. Les habitants, les savants, l'armée, le respectaient et le chérissaient à l'envi ; et quand les désastres s'accumulèrent sur cette vaillante colonie, quand le poignard frappa Kléber le même jour où Desaix tombait à Marengo, ce fut M. Fourier que la douleur commune voulut avoir pour interprète ; noble mission, douloureux discours, où, malgré la résolution de l'orateur de soutenir les courages, la tristesse de ses paroles semblait avouer que les funérailles des vainqueurs d'Héliopolis et de Sédiman étaient celles de l'expédition elle même. Quelle scène, Messieurs ! Représentez vous à six cents lieues de la patrie, sur les bords du Nil, au pied des Pyramides, en face du désert, l'armée fran?aise réduite à une poignée de braves, ramenée des extrémités de l'gypte, cernée en quelque sorte autour du cercueil de ses deux meilleurs capitaines, et associant involontairement à ces deux grandes ombres celles de tant de braves qui les avaient précédés. Aujourd'hui même, à la distance de trente années, en lisant les deux touchants discours prononcés par M. Fourier, on ne peut se défendre des mêmes sentiments qui l'agitaient ainsi que l'armée entière, et des sentiments bien plus pénibles encore, quand on se demande où sont aujourd'hui tous ceux qui mêlaient alors leurs larmes à la voix de M. Fourier. Combien d'entre eux ne sont pas sortis de l'gypte et dorment dans cette vieille terre ! Et ceux qui échappèrent aux derniers désastres, et ceux aussi qui, une année auparavant avaient suivi en Europe la fortune de leur général, que sont ils devenus ? Héros de l'gypte ! quelle qu'ait été votre destinée, dans quelque lieu que reposent vos cendres, et vous, en bien petit nombre, qui leur avez survécu, soldats ou savants, qui avez fait partie de cette grande expédition et de ces jours héro?ques de notre histoire, soyez tous honorés ici dans l'un de vos plus dignes compagnons ! Jamais l'Institut, jamais la France n'oubliera ce qu'elle doit à votre courage, à vos vertus, à vos malheurs.